mardi 24 mars 2009

Jour 175 – 22 mars

Rien de bien particulier, on reprend nos vies de nord-américain avec emails, comptes bancaires sur internet et je dois aussi commencer à faire une très longue mise-à-jour du blog. On ne peut continuer la route pour l’instant car le vent souffle 20-30 noeuds du NE, avec de fréquentes pluies... bon ok on pourrait passer par l’intracoastal, mais entre ça ou pitonner sur internet au sec, le choix est facile.

Jour 174 – 21 mars

La Marathon City Marina est assez commode en offrant un grand local avec internet WiFi, deux télés, laveuses&secheuses, échange de livre, glace, douche, etc. Le seul hic est que les gens de la place sont terriblement moumounes et je me fais avertir à 4-5 reprises de ralentir en dinghy, sacrament j’ai 2.5 forces et je ne les utilise qu’à moitié! Un canard fait plus de vagues que moi... En tout cas la marina et la ville sont sans charme comparé à Cuba mais ont tous les services sont à proximités, ce qui a un certain charme également.

Jour 173 – 20 mars

Dès le lever on entre les bateaux dans le port, qui est étonnament peuplé de plus de 200 voiliers dans un champ de corps-mort. Avec un faible tirant d’eau je trouve néanmoins un endroit ou ancrer et je vais trouver un téléphone avec Édouard (seul les capitaines peuvent débarquer) ou on attend des heures pour avoir une ligne avec un douanier. Le verdict est qu’on doit se présenté dans un bureau d’ici 24h et on est vendredi midi. Tout le monde est ramené sur la terre ferme en vitesse pour prendre un bus qui se rend à Key West, quelques 35 miles plus loin, de là on prend rapidement un autre bus qui devrait passer devant le bureau des douanes qui ferme à 16h, sauf qu’après quelques minutes le chauffeur se gare sur le côté et sort en disant « 15 minutes break guys »!! Le gars prend sa pause, &%*, un taxi est rapidement trouvé et on arrive au bureau des douanes à 15h. Ce sera bientôt le moment de vérité, à savoir si on s’est foutu dans le trouble en allant à Cuba malgré l’embargo ou si tout passera sans problème. Le douanier est bien gentil et nous explique qu’il pourrait nous enlever le permis de croisière en eaux américaines mais qu’il ne le fera pas, sauf que si on refait le même parcours la deuxième fois serait problématique. Tout compte fait, on n’aurait pu espérer mieux. Avec tout ce cirque on n’a rien manger depuis le déjeuner alors un petit (ok, gros) burger chez Wendy’s est des plus approprié pour notre retour en terre de providence.

Jour 172 – 19 mars

Les douaniers étaient sensés venir faire leur paperasse pour 6h am, tel que convenu la veille, car on doit partir le plus tôt possible pour éviter les vent de secteur NE qui vont s’établir en soirée. Les prédictions de ce matin sont encore moin bonne, et le Gulf Stream est présentement beaucoup plus au nord que sa trajectoire normale, ce qui fait qu’on le traversera à la fin de l’étape plutôt qu’au milieu... Et les douaniers ne sont pas là, ils attendent que les gars de l’immigration se présentent... vers 8h on retourne les voir, tout le monde est maintenant sur place mais éparpillé à jaser ou fumer en petit groupe! Non mais, ils sont avertis depuis la veille que c’est important de partir tôt, et là c’est nous qui devons les rassembler et les guider au bateau comme des moutons, foutu rythme du sud. 8h20 on largue finalement les amarres, Argo fera de même vers 9h et nous rattrape au courant de l’avant-midi. Le vent s’en tient au prédiction et souffle de l’est pas trop fort, sauf qu’il vire au NE plus tôt que prévu, heureusement faiblement ce qui garde la mer très confortable. En fin d’après-midi on peut apercevoir un bateau de bonne taille qui semble venir vers nous et qui corrige son cap pour nous garder dans sa mire, dans ce coin de la terre on se doute bien qu’on va avoir une visite de la Coast Guard américaine et notre théorie se confirme rapidement. Leur embarcation doit faire 70’ et nous suit pendant un moment pendant que le personnel met à l’eau un puissant pneumatique avec quatres hommes en uniforme qui viennent nous observer de près et nous poser des questions sur notre identité et route par VHF. C’est tout, pas de visite à bord ni trouble en vue, ils nous ont seulement donné un numéro de téléphone ou appeler en arrivant... Puis un hélico qui vient nous survoler plus tard pour être bien sur qu’on ne fait pas de bêtise. En début de soirée nous arrivons à la limite sud du Gulf Stream et le changement de mer est notable mais vraiment pas problématique, le vent augmente par contre et on est en mesure de se demander si la fin de l’étape sera chiante. Les observations de 20h à Marathon sont des vent NE de 15 noeuds avec des rafales à 21, ce qui est pas mal exactement les conditions non conseillées pour passer ici. Pour l’instant la mer demeure très correcte mais on fait tout de même route avec voile et moteur, car faire de la voile vers Marathon est trop près du lit du vent, et si j’abats pour faire adonner le vent le bateau combattra le courant et on perdrait du temps, or je veux sortir de cette zone le plus rapidement possible. Finalement plus de peur que de mal, la mer ne s’est jamais formée au point d’être incomfortable, ce qui ne veux pas dire non plus que la balade était sèche... On met l’ancre vers 2h am en face du chenal de Marathon.

Jour 171 – 18 mars

Continuation des préparatifs, Audrée fait de la nourriture froide et moi je prévois la navigation pour rejoindre Miami. Au courant de la journée on suit l’évolution des prédictions météo selon plusieurs sources soit les Grib File reçues par Pactor, Weather Fax reçus par ondes courtes et surtout les prédictions toujours à jour reçues par satellite sur le chartplotter de Chris et Penny sur Carpe Diem. Si on est tant attentif c’est parce que la fenêtre météo n’est pas idéale avec des vent d’E qui vont virer au NE et s’intensifier avec l’approche d’un frond froid assez massif. Si on reste ici, on ne pourra probablement pas partir avant une autre semaine et plus la journée avance, plus la fenêtre prévue diminue. Alors qu’on se gardait la possibilité de se réfugier à Marathon, ce deuxième choix devient la destination prévue au lieu de Miami.

Jour 170 – 17 mars

Une fenêtre météo pour retourner aux USA semble s’ouvrir pour demain alors on commence les préparatifs de départ. On resterait volontier un peu plus longtemps à Cuba si ça ne serait de l’obligation de payer les marinas, qui sont d’ailleurs pas très cher (14$/jour) mais représentent une dépense non négligeable pour notre budget restreint. Au fil de la journée la météo se précise et on doit remettre le départ d’une journée, le vent sera trop fort contre le Gulf Stream demain.

Jour 169 – 16 mars

Deuxième journée dans la capitale consacrée au centre historique, qui lui est bien plus propre et entretenu. La meilleure visite de la journée a été la cathédrale San Christobal, ou pour 1 CUC on peut monter dans la tour jusqu’au cloche, l’escalier qui va au pignon est condamnée et il manque quelques marches mais comme il n’y a pas de surveillance on peut se rendre au dernier étage et s’asseoir sur le rebord en pierre qui domine le quartier. La seconde trouvaille de la journée est une tasse de chocolat chaud au musée du chocolat, comme j’ai déjà mentionné la cuisine cubaine ne nous à jamais étonné sur quoique ce soit, mais là on a droit à l’exeption qui confirme la règle. Il ne s’agit pas ici d’eau bouillante agrémentée de chocolat mais bien de chocolat fondu auquel on ajoute un peu de lait pour rendre buvable, ça ferait fureur au Québec en janvier. L’ambiance dans ce quartier est plus pittoresque, moins de voiture et plus de musique, ça semble plaire à tout le monde mais il faut penser à revenir alors on prend une calèche pour se rendre au terminal de bus, non pas pour le bus mais un taxi que je négocie pour 4 CUC de plus que les quatres billets de bus, donc retour à la marina sans attendre dans un fougueux Lada en ruine.




Jour 168 – 15 mars

À la base on avait prévu se rendre à la Havane en bateau mais ça représente un détour d’environ 35 heures de navigation, en plus de la paperasse aditionnelle à la marina Hemmingway. Il nous apparait maintenant bien plus pratique de s’y rendre en trois heures dans un bus style voyageur, qui est très comfortable malgré le terriblement mauvais film qui y joue. Arrivé à la Havane on se dirige vers la Casa Particular contactée la veille, il s’agit d’appartement ou maison qui ont un permis de l’état pour louer une chambre aux touristes, la chambre a été prise par d’autres voyageurs mais le proprio nous amène chez des amis à un coin de rue et on y trouve deux chambres bien propres avec une belle vue sur la Havane du 7e étage. Nos Casas se trouvent dans le centre de la ville, près du quartier chinois ou nous allons manger avant de visiter le Capitolio, immense bâtiment copié du Capitole de Washington, l’endroit a été inauguré en 1929 pour servir au gouvernement, quand la révolution a pris le contrôle du pays le tout a été laissé à l’abandon et c’est à peine mieux aujourd’hui. La guide nous pointe d’ailleurs une chauve souris au plafond en expliquant que ces bébites là bouffent les peintures, assez décevant de voir une oeuvre d’art de cette ampleur ne pas être entretenu... Comme le reste de la ville au fond, toute l’architecture ici est à couper le souffle mais en train de dépérir. La journée passe rapidement à arpenter les rue du centre en s’arrêtant ici et là pour grignoter une pizza ou pâtisserie, qui sont très ordinaires comme à l’habitude de la cuisine cubaine.






Jour 167 – 14 mars

Marche à Varadero pour aller retirer de l’argent à la banque, une heure plus tard on se butte à une porte barrée, il ne nous était jamais passé par la tête que nous sommes samedi. Par chance il y a une autre banque pas très loin qui est ouverte, mais il ne nous était jamais passé par la tête d’amener les passports non plus, décidément pas notre journée, en tout cas on voit la ville de Varadero qui est assez sympatique avec des restaurants et cafés pas chers à chaque coin de rue et un grand marché de trucs pour touristes, on ne peut rien prendre cependant à cause de l’embargo américain.

Jour 166 – 13 mars

Je me sens assez étrange aujourd’hui, quelque chose qui ne tourne pas rond. Effectivement j’ai envie de faire du ménage à bord. Pendant que les filles vont au marché de la ville voisine, j’entreprends de laver le plancher, murs, coussins et réorganiser les fils électriques qui sont lousses. Je suis même assez impliqué dans la cause pour instaurer une nouvelle loi interdisant de garder les chaussures d’extérieures à bord. Le buzz étant passé, j’ai aboli la dite loi plus tard en soirée.

Jour 165 – 12 mars



Mauvaise nouvelle, le pont levis qui devait nous permettre de s’ancrer de l’autre côté de Varadero est brisé depuis 10 ans (il n’existe pas de guides ou carte plus récentes), il faudrait donc faire un détour d’environ 25 miles pour y aller. À ce compte là on va considérer le luxe de la marina, d’autant plus qu’il y a ici une dizaine de bateaux avec des équipages tous très sympatiques. La moitié des bateaux sont de passage pour quelques semaines ou mois, l’autre moitié sont des gens qui laissent le bateau ici à l’année longue. Les tailles des embarcations sont plus modestes qu’aux bahamas, tous dans la trentaine de pied, sauf un qui ressort du lot avec un impressionant 63 pieds. Un bateau Hanse tout neuf, son capitaine Ian nous fait visiter l’engin. Surprenant, le bateau est aménagé à l’intérieur comme un loft ultra moderne, aucune ressemblance aux yachts classiques. Ian quand à lui est skipper de course sur un Maxi 83’ qu’il va rejoindre dans quelques jours alors qu’un autre capitaine prendra sa place ici en attendant le propriétaire qui vient de temps à autre. Le mieux dans tout ça est qu’il va peut-être faire une sortie de quelques heures pour montrer à l’autre skipper les particularités du bateau, et nous serons bienvenue à bord si la sortie à lieu. Je ne suis pas particulièrement croyant (bon ok... pas du tout) mais ce soir je vais faire une tite prière pour que ça se réalise! Au chapitre des trucs insolites, notons la présence d’un attroupement de jeunes qui se rassemblent non pas pour un show rock, mais une compétition de... pigeons voyageurs. Les pigeons sont laissés libres aujourd’hui et le but est de rejoindre le plus rapidement possible un endroit situé dans une province voisine...Ben coudonc, ça se fait encore en 2009.

Jour 164 – 11 mars

Un troisième départ au coucher de lune (qui correspond au lever de soleil, mais ça à l’air encore plus matinal) pour cette fois-ci rejoindre Varadero 75 miles plus loin, donc une arrivée de nuit. Le parcours se fait encore totalement à voile, si le vent était un peu faiblar en avant-midi, il se reprend en soirée en soufflant une vingtaine de noeuds de l’arrière, ce qui pousse Haboob à une vitesse constante entre 6 et 7 noeuds, parfois un peu plus quand la vague adonne. Je ne connais pas les anciens propriétaires du bateau mais je ne serais pas surpris que ce soit le moment qu’il a le mieux performé! On s’amuse un temps avant d’affaler la grand-voile et continuer plus confortablement sous génois seulement, ce qui est mieux géré par le pilote et nous permet de continuer de dormir à tour de rôle (en fait c’est pas tant qu’on veut dormir, mais qu’on est bien plus confortable dans la couchette que sur les bancs de cockpit). Arrivé vers 22h30, approcher une passe inconnue de noirceur oblige à être très attentif mais l’entrée se fait bien avec les feux d’enlignements. On nous attend à la marina pour faire la paperasse habituelle, les douaniers sont bien gentils comme toujours.

Jour 163 – 10 mars

Départ au coucher de lune pour rejoindre la baie de Maravillas, la route se fait bien, à voile comme toujours. En après-midi on décide de prolonger l’étape un peu plus jusqu’à Cayo Esquivel del Sur car le mouillage est plus près de la mer, donc au total moins de miles à parcourir, ce qui s’avérera plus ou moins une bonne idée car la houle a trouvé moyen de suivre le contour de la terre et venir nous déranger toute la nuit. Voilà pour les banalités, du côté événement on souligne la fête à Audrée en compagnie de Mona et Édouard qui ont préparé un exellent souper (je me répète là...) pour l’occasion. La chanceuse a reçu tout plein de cadeaux de ma part au courant de la journée, tel le couché de lune, le pétrolier de Cayo Francès, le phare en forme de bonhomme de Cayo Esquivel, puis le levé de lune... Bonne chance pour ramener ses cadeaux à la maison.

Jour 162 – 9 mars



Les deux douaniers passent vers 6h30 comme on leur avait demandé la veille. Comme à l’habitude on se passerait bien des formalités mais les douaniers sont sympatiques et le départ est réglé rapidement, on fini par s’habituer à leurs papiers! Étape de 44 miles qui se fait qu’à la voile, comme c’est le cas pour tous nos parcours depuis qu’on est à Cuba, ce qui est bien apprécié par les oreilles... et le portefeuille. Notons cependant les conditions changeantes car il semble y avoir des courants tourbillonnants dans le Old Bahamas Channel, ce qui par endroit applati la mer et ailleurs la gonfle rapidement. Arrivé à Cayo Francès nous jetons l’ancre dans une petite baie protégée et non peuplé de Guarda Frontera, donc pas de papiers ce soir! Comme dans chaque baie, il y a des pêcheurs et on se précipite vers eux pour faire affaire, cette fois-ci il nous donne deux gros Snapper et refuse qu’on le paie, car il ne veut pas avoir des problèmes avec les autorités, on lui a donc fait un sac cadeau avec des petits trucs que le cubain moyen ne peut pas se permettre, ce qui est permis. Pendant que le souper se prépare je vais faire un tour sur la curiosité du mouillage, un pétrolier en ferro-ciment échoué dans une quinzaine de pied d’eau. Par chance un escalier sur le côté est accessible en dinghy alors la visite se fait aisément. Assez lugubre comme endroit, avec des odeurs de pétrole et une multitude de conduits avec échelles et escaliers rouillés qui mènent aux étages inférieurs immergés d’eaux noirs.

Jour 161 – 8 mars

Rien de bien particulier, on partira comme prévu demain matin avec une météo favorable qui annonce des vents d’est. Le bateau est préparé comme à l’habitude, on a un petit problème côté réfrigération cependant car personne à la marina à la clef du congélateur ou nous avons laissé des contenants d’eau. Le problème est vite réglé par l’équipage d’un gros catamaran pour touriste, leur journée est terminée et les glacières encore pleine de glace, on peut donc remplir la notre à ras bord. Bon j’admets que c’est pas comme gagner au loto, mais de la glace gratos en quantité c’est quand même apprécié par ici!

Jour 160 – 7 mars

Lavage, lavage et lavage. Ouais, trois brassées à la main sur le quai et une corde à linge tendue entre deux palmiers, moman serait fière de moi. On fait un tour à la villa pour prendre un capucchino à côté de la piscine. On prend du café en plein jour car il fait frette, c’est venteux et froid depuis le début de la semaine (bon ok, j’ai aucune idée quel jour de la semaine on est, mais depuis plusieurs jours), personne ne se baigne et les quelques irréductibles qui font de la plage mettent des chaises longues de côté pour faire barrière au vent. Ce doit pas être très plaisant pour ceux qui n’ont qu’une semaine de vacances et tombent sur celle-ci. La prochaine devrait être mieux avec un temps plus clément dans deux jours.

Jour 159 – 6 mars

Petite gâterie, de l’équitation sur la plage. Est présent Audrée, moi-même et Mona qui en est à sa première expérience à cheval. Très plaisant, moi et Audrée on s’échange les chevaux quelques fois car l’un est une picouille qui ne veut que marcher et l’autre part au galop dès qu’on lui demande. Ce n’est que la deuxième fois que j’embarque sur un cheval mais je crois avoir la piqûre, peut-être le prochain hobby quand nous serons rentrés au Québec? En tout cas il va me falloir quelque chose qui va plus vite que Haboob, soit un cheval ou un bateau de course, faudra y songer...

Jour 158 – 5 mars

Continuation des travaux pendant que les filles vont marcher je ne sais trop ou. La coque est réparée ou quelques impacts l’avait endomagée et les bancs recoivent une couche de peinture grise. Ce n’est pas exactement une oeuvre d’art mais c’est maintenant un dinghy de travail, fini les considérations esthétiques, le but est qu’il soit solide.

Jour 157 – 4 mars

Continuation des travaux pendant que les filles vont marcher sur la plage. Une activitée par jour, c’est ça le sud habituellement...

Jour 156 – 3 mars

Le dinghy se dégrade tranquillement depuis plusieurs mois, la coque est encore en bon état mais il ne reste plus grand chose des bancs qui eux n’étaient pas couvert de fibre de verre. Dernièrement on ne peut pas s’asseoir n’importe ou-et à chaque jour un nouveau morceau tombe et les trous s’agrandissent. Il est temps de régler la situation et le Ptit Gros est sortit de l’eau pour être restauré. Heureusement j’ai traîné du contre-plaqué marin pris sur l’épave de Staniel Cay et j’en ai suffisamment pour recouvrir les deux bancs en entier. Quelques outils à main et l’ombre d’un cocotier constituent le chantier, disons que l’atelier de la maison va être apprécié au retour. Ensuite on enchaine les activités en plongeant sous le bateau pour nettoyer la coque des barnacles et autres trucs accumulés depuis le début. Entre temps j’ai aussi changé l’huile du petit hors-bord et réparé une pièce dessus, assez productif comme journée!

Jour 155 – 2 mars

L’hotel Cojimar qui est un resort tout-inclus se trouve tout près et les visiteurs de la marina y sont les bienvenus pour aller à la plage ou au buffet (10 CUC). Donc congé de souper ce soir, on se joint à la horde de touriste pour le buffet, ce que l’on aurait d’ailleurs pu faire sans avoir acheter de coupon car absolument personne ne les à vérifiés. À part de cela journée très relaxe.

Jour 153 et 154 – 28 février et 1er mars

Tout le monde à hâte de quitter cet endroit des plus ennuyeux, on quitte donc la baie tôt le matin pour se rendre à la marina de Cayo Guillermo, arrivée prévue pour le lendemain matin. Le vent est bon et la route se fait entièrement à voile, la routine s’installe et on se couche à tour de rôle, surtout que ça dort bien dans les vapeurs de Gravol. Arrivé près de Cayo Guillermo, qui est l’île juste à côté de Cayo Coco, on tente de trouver le chenal plus profond mais il n’y a que des ballons rouges qui n’indiquent rien de clair, ce qui nous fait toucher le fond. Encore merci à la dérive, on peut revenir sur nos pas et éviter au quillard qui nous suit de se prendre dans le sable. Le chemin est si peu clair qu’on met le moteur sur le dinghy pour sonder manuellement avec une perche de 6’ pour trouver le chemin. Enfin arrivé à la marina on est acceuilli par les habituels papiers et questions, nous sommes encore les seules embarcations de passage, la marina sert plutôt au bateaux d’excursions en catamarans, de pêche ou de plongée qui sont vendues dans les hotels. Il n’y a pratiquement pas d’installation, pas de toilette ni douche et encore moins de resto, mais le personnel est bien gentil. Sept jours sans mettre le pied sur la terre ferme, ça commençait à suffir, on est très heureux d’être ici.

Jour 152 – 27 février

Au meeting de ce matin la décision a été prise de remettre le départ d’une journée, le vent n’a toujours pas relâché et ce sont des vagues courtes de 8 pieds qui sont annoncées (et donc statistiquement une sur cent de 13 pieds et une sur mille de 16 pieds). Si on avait quelques heures à faire ce ne serait pas problématique, plutôt plaisant même. Mais considérant que l’étape à faire durera 24 heures et qu’on doit dormir, manger et aller au petit coin, les mêmes conditions prennent un autre sens.

Jour 151 – 26 février

Toujours contraint à nos 26 pieds et les 36 de Argo, il vente à faire pâlir les flamants roses et ce serait tout sauf plaisant de sortir aujourd’hui. En revanche on suit avec intérêt la météo que l’on peut capter par ondes courtes et demain le vent devrait relâcher, les bateaux sont donc préparés avec foc et ris déjà pris. Pour souper nous allons voir un petit bateaux de pêcheur qui sont bien contents de nous vendre deux gros Snapper (c’est du bon poisson, ça) pour le prix d’un trio chez McDo.

Jour 150 – 25 février



Toujours pas droit de fouler le sol, on passe le temps comme on peu en jasant sur Argo. Comme j’ai besoin de bouger j’installe des rames sur le dinghy et rame un bout pour aller faire peur au flamants roses perché sur un haut fond, à défaut d’avoir l’air un peu moumoune, c’est quand même beau à voir une envolée d’une centaine d’oiseaux roses.

Jour 149 – 24 février

On reste bien protégé aujourd’hui, le front froid est arrivé hier soir et il ne fait pas beau dehors, vents de 30 noeuds et pluie intermittente. Pas le droit de débarquer à terre... gros fun noir en perspective.

Jour 148 – 23 février

Avant de partir il faut d’abord que le maître de port revienne pour signer d’autres papiers. Il est passé hier soir et nous n’avons pas le droit de sortir du bateau, mais il faut quand même qu’il repasse ce matin... Ben coudonc, c’est comme ça ici. Il est averti qu’on doit partir rapidement pour atteindre la baie de Nuevitas et les formalitées se font en quelques minutes. Le vent est de 10-15 noeuds de travers, idéal pour avancer à voile sans se casser la tête, l’étape de 50 milles se passe sans soucis. Arrivé à la baie Audrée reprend son poste à la radio pour communiquer avec les autorités, au début tout semble être correcte, il nous dit de se rendre à une coordonnée GPS située au début du canal qui mène dans la baie. Rendu au point il nous apprend que c’est le seul endroit que nous sommes autorisé à ancrer et que nous ne sommes pas autorisé à entrer dans la baie. Gros colon, on est dans un chenal commercial qui à 50 pieds de profondeur et exposé au nord (et la météo annonce un front froid du nord pour ce soir.) Audrée tente de lui expliquer que la marina de Vita nous a dit que l’on pourrait entrer ici et que l’ancrage ne convient pas pour deux petits bateaux mais il ne veut rien savoir, soit on s’ancre là ou soit qu’on continue notre route (la prochaine marina est à 24 heures d’ici). Dans son dernier message il va jusqu’à dire qu’on a qu’à ficher le camp dans notre pays... Tant pis pour l’autorisation, on entre quand même dans la baie pour se diriger vers le petit coin ou nous demandions la permission d’ancrer, l’endroit est loin de tout batiment, port ou chenal quelquonque. Évidemment ce n’est pas une situation idéale d’entrer illégalement dans un port commercial cubain, mais ce ne serait pas sensé de notre part de repartir en mer quand les conditions commencent déjà à se déteriorer. Pendant qu’on tempête sur la situation, le type appelle Argo et Édouard lui répond qu’en anglais, ce qui le force à faire venir le maître de port qui lui parlais anglais. Celui-là semble bien plus sain mentalement et ne s’objecte pas à ce que l’on soit ancré ici, on s’attend à avoir leur visite demain. Décidément on ne comprend pas pourquoi on s’est fait refuser, d’autant plus qu’ils sont parfaitement au courant de qui nous sommes car ils ont nommés nos noms et prénoms sans leur avoir dit, peut-être un macho pure et dure qui n’a pas apprécié faire affaire avec une femme?

Jour 147 – 22 février



Avant de partir d’ici il faut d’abord faire inspecter les bateaux par le maître de port, qui vérifie si nos équipements électroniques sont encore à bord, puis le chien renifleur fait son tour pour voir si l’on ne cache pas de cubains. Rien de bien compliqué ou long, mais ça reste quand même spécial comme procédure. Ensuite bien une journée de navigation parfaite, avec 10 noeuds sur notre travers arrière, on file assez bien sous spi. Du moins pendant un temps, jusqu’à ce qu’on bruit sourd nous fasse sursauter. On voit immédiatement le spi tomber dans l’eau, la drisse ayant cédée (à cause du frottement en tête de mât plutôt que par tension). Finalement pas trop de mal, la voile ne s’est pas emmêlée et est vite ramenée sur le pont. Arrivé à Puerto Padre Audrée s’occupe d’aviser les autorités de notre arrivée, il n’y a qu’un port commercial alors le maître de port nous dit qu’il nous attendra au quai, sauf qu’une fois devant le quai il est évident que nous ne pouvons accoster à cet endroit, il est bien trop haut. Même Argo est trop bas pour les défenses en place, après deux tentatives infructueuses le maître de port leur indique plutôt de s’ancrer en face et venir le chercher en dinghy, car ils n’ont aucun bateau de service! On se place à l’épaule d’Argo pour les formalités d’entrée... Rendu à notre tour j’ai déjà terriblement hâte de souper et les questions ne font que commencer : type de moteurs, numéro d’enregistrement, équipements électroniques... puis « êtes-vous en couple » « non » alors l’instinct latino embarque et les questions se généralisent un peu plus, « quel est ton plat favori? », tout ça en espagnol que je ne comprend rien. C’est tellement long et j’ai tellement faim... ça ne sera qu’une étape de passage, ici on n’a pas le droit de débarquer du bateau.

Jour 146 – 21 février

On songe à remettre les voiles bientôt alors on analyse, avec Mona et Édouard, les possibilités d’ancrages et de routes le long de la côte car on dispose de bien peu d’informations contrairement aux USA ou Bahamas. On a bien apprécié notre séjour à la marina, le personnel est sympatique, le petit resto et dépanneur sont pratiques et les douches sont grandement appréciées (même laisser à l’abandon et à l’eau froide, une douche journalière, maudit que c’est plaisant), notons aussi que payer à quai ou être à l’ancre dans la baie ne fait aucune différence ici. On revoit une dernière fois Jean-Pierre qui lui va continuer avec Dona vers le sud, puis le pacifique, puis...

Jour 145 – 20 février

Plein d’essence en vue de partir bientôt, ici aussi les pompes à essence sont verrouillées et il faut deux personnes pour nous servir. Dans la baie ou nous sommes ancré on a croisé un pêcheur dans sa petite chaloupe de bois et on lui a donné du fil et quelques trucs de pêche, car pour eux le fil de nylon revient très cher. Plus tard dans la journée on le recroise pour voir s’il aurait du poisson à vendre et il semble heureux de faire affaire avec nous, Édouard est le cook par exellence pour le poisson et le souper est succulent, bien qu’un peu épineux pour quelqu’un qui ne sait pas comment manger du poisson (...moi).

Jour 144 – 19 février

Pas grand chose, Mona est allée acheter des vives à la réserve du resto. Le prix des quelques aliments disponibles sont semblables à ce que l’on trouve par chez nous mais ça demeure hors de prix pour les employés de la marina. C’est probablement pourquoi le petit batiment est verrouillé ainsi que chaque glacière, et qu’il y a toujours deux personnes, une qui note en détail ce que l’on prend et une autre pour vérifier, car tout le monde se surveille par ici. Même chose au resto ou l’inventaire semble être fait très régulièrement, pour pas que personne se prenne un Pepsi en cachette...

Jour 143 – 18 février

Journée assez relax, avec l’argent retiré hier on va payer toutes les factures à Tina (docteur, vétérinaire, douane, visas, timbre d’entré et de sortie du port, marina, resto) car bien que fort compliqué dans les procédures douanières, il faut admettre qu’ils sont accommodant d’attendre que l’on se soit trouver de l’argent cubain pour payer tout ça. Quoique être négatif on pourrait dire qu’ils sont mal organisés de ne pas offrir de bureau de change sur place... Mais Holguin était intéréssante à voir, alors ils sont accommodants.

Jour 142 – 17 février


À une cinquantaine de kilomètre se trouve Holguin qui est la quatrième plus grosse ville du pays. Deux solutions pour y aller, soit le taxi qui coûte environ 40 pesos convertible (55$), ou bien le bus qui lui coûte 3 pesos cubanos ( 0.17$), dure décision qui nous mène à l’arrêt de bus (surpris?) sauf que le bon gouvernement cubain préfère que l’on paie le taxi, les chauffeurs ont donc comme consigne de nous refuser l’entrée, ce que font les deux premiers avec un air aussi bête que possible. Par chance le troisième ne nous à pas remarquer ou a oublié la consigne, je sais pas pour les filles mais moi je commencais à frustrer un peu. Le bus est un modèle voyageur, très confortable malgré quelques bruits louches qui auraient mis le véhicule au garage il y a déjà longtemps s’il ferait parti d’Orlans Express, mais pour 17 cents, on vit assez bien avec! Le centre ville de Holguin vaut une petite visite, ici même en pays communiste il y a quelques boutiques et restos destinés aux cubains plus aisés. Le plus important objectif était de retirer de l’argent dans une banque ce qui est fait sans problème, la procédure demande par contre pas mal plus de paperasse qu’ailleurs. Ensuite, il nous faut trouver une Casa de Cambio ou nous pourront échanger une petite partie des pesos convertible en pesos cubanos. Qui fait quoi dans tout ça? La population reçoit, en plus de ses rations, des pesos cubanos une fois par mois (l’équivalent de 15 à 40$ can) qui leur sert à acheter dans des marchés publiques certaines denrées produites au pays ou faire des échanges entre eux. Le pesos convertible lui sert à acheter tout ce qui a été importé au pays ou qui est destiné au tourisme, par exemple lait en poudre, radio, tissus, alcool, cigares... La majorités des cubains ne se servent pas de cette monnaie, qui est hors de leur budget au taux de change de 1 pesos convertibles pour 24 pesos cubanos. Encore mêlé? Nous aussi, avant chaque achat on demande de quel monnaie il s’agit, par exemple en revenant vers l’arrêt de bus on tombe sur un vendeur de crème glacé qui demande 1 pesos... 1.40$Can serait réaliste, la marina demande un peu moins que ça, mais cette fois c’est un truc pour cubains et le cornet coûte environ 6 cents. Terriblement compliqué comme système monétaire, j’en conviens. L’autobus du retour se fait attendre, car il n’y a pas d’horaire ici, et une heure plus tard se pointe un veil engin qui se remplit à ras bord, se fondant dans la foule on entre sans refus, par chance. Par contre on apprend en chemin que le trajet se termine à un village 15km avant le notre, le problème est vite réglé par un camion qui s’arrête pour embarquer des gens dans sa boîte, il se rend au port juste à côté de la marina, on n’aurait pu demander mieux.


Jour 141 – 16 février


Aujourd’hui on marche jusqu’aux hotels supposément à 50 minutes de marche, pour voir le coin et obtenir quelques pesos cubains. Par contre le chemin qu’on nous a expliqué manquait un peu de détail et ça aura pris deux heures et demi, je n’aime pas marcher et c’est long mais au moins la campagne cubaine est intéréssante à voir. Arrivé dans un hotel style tout-inclus on trouve rapidement le bureau de change pour découvrir qu’il nous faut 1.4 dollar canadien pour obtenir 1 pesos convertible! Ouais... Cuba essai de gonfler un peu sa marge de profit en haussant de la sorte la valeur de sa monnaie, le problème c’est qu’avec un taux de change si désavantageux ça nous enlève le goût de dépenser, et au final moins d’argent risque d’entrer au pays que si le pesos était disons, convertible, comme le concept de base le voulait. En tout cas, pour l’instant on va jouer au vrai touriste sur la plage du tout-inclus, quand les drinks sont donnés gratuitement, le taux de change importe bien peu! Retour en taxi, première fois qu’on prend l’auto depuis plus de deux mois, ça donne l’impression d’aller drôlement vite... ou bien c’est peut-être nous qui allons drôlement lentement en voilier avec des pointes enivrantes qui frôlent les 12 km/h.


Jour 140 – 15 février

Le communisme, beau concept peut-être, mais en application ça donne un régime terriblement contrôlant. La marina est gardée en tout temps et les cubains n’ont pas droit d’y entrer sauf les employés, qui eux sont limités à leur lieu de travail et n’ont pas droit par exemple d’aller sur le quai. Tina, la relationniste qui s’occupe de nous, elle a le droit d’aller sur le quai mais doit demander l’autorisation au maître de port pour embarquer sur un bateau. Revenons au villageois qui n’ont pas le droit d’entrer dans la marina, certains sont pêcheurs (chaloupe à rames) et ils ont des limites à ne pas dépasser, en outre ils ne peuvent pas sortir de la baie. Tout ça par peur que les cubains se sauvent du pays...

Jour 139 – 14 février

Petite visite du village tout juste à la sortie de la marina ou l’on à vite fait de constater que le cubain moyen est très pauvre. Un type nous fait visiter sa maison et nous invite à venir souper quand nous voulons. La maison en question est minuscule, en béton non peinturé et meublé seulement du nécessaire, l’invitation à souper est évidemment pour arrondir les fins de mois soit en argent ou en quelconque matériel que l’on pourrait donner. C’est aujourd’hui la St-Valentin et étrangement c’est une des trois journée de fête de l’année ici, la citerne de bière est dans le village et tout le monde boit avec ce qu’il a, une bouteille de liqueur coupée ou bien une petite chaudière... on préfère ne pas goûter.

Jour 138 – 13 février

Le jour se lève et on met pied sur le quai... quoi? Sur le quai? Bien oui... la parade d’hier s’est terminée un peu tard et on a passé la nuit dans la marina, honte à moi et à mon équipière pour cette inacceptable paresse, on ira planter l’ancre un peu plus tard. Donc retour sur le quai, tout le monde semble enchanté... l’air sent quelque chose (quelque chose d’autre que de l’eau salée), puis il y a des oiseaux, contrairement aux Bahamas! Après le déjeuner la responsable de la marina nous rencontre pour nous expliquer, dans un bon anglais et français, le fonctionnement de la marina et du pays. C’est certainement l’accueil le plus chaleureux qu’on a eu jusqu’à présent, reste à souhaiter que ce sera semblable dans le reste du pays. On rencontre également Jean-Pierre et Dona du voilier Nikan, ils sont ici depuis quelques semaines et nous donnent plus d’informations sur le pays et sa population. Déjà on commence à voir les avantages et inconvénients du système communiste.

Jour 136 et 137 – 11 et 12 février



Départ un peu avant que le soleil se pointe le nez, les conditions semblent s’en tenir au prédictions de la veille. Comme prévu vers 9h on arrive à la petite passe problématique pour Argo, j’avance donc en premier pour sonder et indiquer s’il y a assez de profondeur. Tout le monde est très attentif et cherche visuellement l’eau bleu foncée qui indique le meilleur chemin ou passer et c’est réussi de justesse, le lourdeau frotte légèrement le fond sablonneux et y a fait sa trace, pas question de rebrousser chemin rendu ici! Tout le reste de l’étape se passe sans histoire, le vent arrière nous permet de faire la majorité du trajet sous voile et moi je suis dopé au gravol depuis la veille et je ne ressens pas de mal de mer, bref c’était le moment idéal pour partir. En plus on découvre que naviguer à deux est assez avantageux, c’est évidemment plus sécuritaire mais aussi désennuyant de parler à son homologue qui est de quart la nuit, pendant que les autres dorment. Le seul petit désavantage est qu’un voilier de 26 et 36 pieds ne vont pas à la même vitesse, alors dans les dernière heures Argo réduit sa voilure pendant que nous on plane, toutes voiles sorties et moteur pour appuyer, on fini par rattraper et arriver en même temps à Bahia de Vita. Audrée est l’opératrice radio toute désignée, elle nous surprend à parler espagnol au VHF comme si c’était sa deuxième langue et nous obtient l’autorisation d’entrer dans le canal et se rendre à la marina. Faire les douanes à Cuba est une expérience en soi, à tour de rôle (et parfois en même temps) se présentent un docteur, une vétériaine, un inspecteur des aliments, un douanier pour les visas et un gars avec un chien renifleur mal dompté qui pisse dans le bateau! Tout ce beau monde note absolument tout ce qui est possible de noter, la marque du moteur, la quantitée d’essence à bord, tout ce qu’on a d’équipements électroniques puis l’inspection de chaque aliment présent à bord, en notant sa provenance... bien sur. Déjà terminé? Mais non, je dois ensuite suivre un autre douanier dans son bureau pour lui répéter les même informations... type de moteur, une radio vhf, un gps portatif... Au moins celui-là était le dernier et il me remet le très important « cruising permit ». On est bouche-bée de subir ce cirque mais heureux d’être ici, suffit de répondre à leur questions et tout s’enchaîne bien, puis en retour on est dans un VRAI pays!