jeudi 25 décembre 2008

Jour 86 – 24 décembre

Le camion de propane est sensé passer au resto vers 9 heures, plusieurs québécois sont au poste dans le stationnement pour attendre le précieux gaz qui n’arrivera qu’en début d’après-midi, ponctualitée bahamienne oblige. Merci à Christian de K2 qui a pris soin de ma bonbonne pendant que l’on est allé au marché. Par chance les coffres garde-manger de Haboob ont été remplis à ras bord avant de quitter les USA car ici tout est nettement plus cher, même les fruits et légumes... Mine de rien nous somme la veille de Noël mais l’ambiance n’y est pas, c’est une journée chaude et pluvieuse, nos cerveaux ont bien de la misère à associer ce que l’on voit avec le temps des fêtes, ce qui changera néanmoins pendant la soirée. Pour le réveillons nous sommes invités à bord d’Oliver Plunkett, un bateau moteur de 42’ qui se révèle être aussi spacieux et confortable qu’un petit chalet, ajoutez à cela de la musique bien de chez nous et un bon ragout, c’est bel et bien Noël dans notre famille artificielle comprenant les équipage de Cathare, Galéode et Haboob chez nos hôtes Oliver Plunkett, merci à tous pour cette belle soirée et Joyeux Noël à ceux qui lisent ceci bien au froid!

Jour 85 – 23 décembre

Assez molo comme journée, hier soir je crois avoir réglé un problème sur l’ordinateur et je peux enfin me connecter à internet. De ce côté on est chanceux d’être ancré en face du restaurant Green Parrot qui offre un réseau WiFi et possède le seul quai à dinghy près du centre-ville, deux attractions importante pour les navigateurs modernes! On avait prévu faire pleins de commissions mais notre petite visite sur Argo s’allonge une fois de plus en souper et soirée, trop acceuillant ces deux là!

Jour 84 – 22 décembre

Découverte du centre-ville de Nassau avec Mona et Édouard, l’ambiance me parait à mi-chemin entre pays pauvre et ville nord-américaine. À quelques centaines de mètres l’un de l’autre on trouve une boutique de Rolex puis un bahamien qui sculte des statues de bois pour vendre aux touristes. Là ou les bateaux de croisière débarquent la ville se permet de placer des hommes en uniformes blanc impéccables pour faire traverser les piétons alors que le reste de la ville est plutôt sale et désordonnée. Je profite de l’occasion pour m’imprégner d’un peu de culture culinaire, le Big Mac bahamien offre une subtilitée de saveurs que l’on ne retrouve pas chez nous. Audrée quand à elle s’offre une banale Conch Salad, cet espèce de mollusque qui vit dans un gros coquillage et est haché cru en salade... J’ai vu, j’ai goûté et j’ai passé mon tour. Nah sérieusement c’est très correct pour un mollusque, même cru la « chair » est assez ferme et n’a pas de goût très particulier, je m’attendais à pire. C’est Marie et Mario, du trimaran Galéode, qui nous ont fait découvrir ce met populaire, ils viennent passer presque chaque hiver dans les Bahamas et nous donnent plein d’informations concernant le pays.

Jour 83 – 21 décembre

Une dernière étape de 37 miles nous sépare de Nassau, la capitale bahamienne. La journée débute par une bonne nouvelle, sur la radio VHF on capte une conversation de Argo et Alto dont on avait perdu la trace à Palm Beach. Ils font également cap vers Nassau, ainsi qu’une multitude de voiliers québécois que l’on entend jaser sur la VHF, ce qui constitue notre principal divertissement... le vent est calme, le pilote auto barre comme un pro, alors il n’y a pas grand chose à faire d’autre que d’espionner les conversations! En soirée, je pars avec le dinghy pour trouver une connection internet en faisant le tour des marinas, puis un petit tour dans la ville qui est étonnament américanisée; Starbuck, PFK, Radio Shack, bars avec musique pop... j’ose espérer que le reste du pays est différent. Au retour je tombe sur une pratique de parade ou une centaine de personnes jouent dans la rue, les tambours ne sont autre chose que des barils de 45 gallons modifiés, voilà qui est beaucoup mieux, je reprends déjà espoir en la culture bahamienne!

Jour 82 – 20 décembre

Hier l’ancre a été installée par une nuit particulièrement sombre sans voir ce qu’il y avait autour (merci GPS!), ce matin on a la surprise de se réveiller au milieu d’une eau turquoise à perte de vue, avec quelques îles vers l’est. Pendant plusieurs heures Haboob file dans une mer moins profonde qu’une piscine, le faible tirant d’eau (2’2’’) nous permettant d’emprunter une route impossible pour la majorité des voiliers. Je n’en reviens toujours pas de la pureté de l’eau, on voit tout ce qui se passe au fond et toute la journée on regarde plus en bas que vers l’avant, il y a des étoiles de mer partout et on voit même passer un requin.

Jour 81 – 19 décembre

Nous sommes dans le nord du pays et bien que ce soit chaud, ça ne l’est pas encore suffisament à mon goût, probablement au goût des autre navigateurs aussi car tous ont comme destination les Exumas plus au sud et nous ne ferons pas exception. De plus Noël arrive prochainement et parait-il que la parade et l’ambiance à Nassau vaut le déplacement, alors en route pour le sud. J’aurais aimé fermer le moteur maintenant que l’on n’est plus dans l’intracoastal mais je m’impatiente un peu quand on avance moins vite que si l’on marchait, puis l’étape est déjà assez longue avec un départ au lever du soleil et une arrivée passée 21 heures, le fidèle Yamaha est de nouveau en demande.

Jour 80 – 18 décembre

Petite journée avec pour seul but de déplacer le bateau de 7 miles, hier on s’est ancré tout juste aux côtés de la marina devant des hotels, on ne semble pas déranger personne mais c’est pas un endroit idéal. L’eau qui nous mène au Grand Lucayan Waterway est limpide et le mouillage dans le waterway est idéal, un bassin aux murs bétonnés entouré d’arbres et aucune entrée possible pour les vagues, si seulement ils seraient tous comme ici!

Jour 78 et 79 – 16 et 17 décembre

Finalement bien heureux d’être à l’ancre, le sommeil était nécessaire et puis il a mouillé cette nuit. On profite du temps chaud pour se baigner pour la première fois du voyage. Les conditions annoncées pour cette nuit sont identiques à hier, mais on est beaucoup plus en forme, donc départ prévu pour 20 heures. Au moment de partir le vent est tout de même plus fort que la veille, dans une demi-heure une nouvelle édition de la météo sera sur les ondes, aussi bien attendre un peu... conditions stables soit 10-15 noeuds de l’est, c’est parti! Dès le départ le pilote automatique est mis en service en pointant 20 degrés plus au sud que notre destination afin de combattre le courrant du Gulf Stream qui atteint 3.5 noeuds au centre. Tout va bien, ça brasse un peu sur l’océan et un peu plus quand on entre dans le courant, parfois ça cogne mais c’est somme toute raisonable, la grand-voile aide à stabiliser le bateau mais c’est surtout le moteur qui nous fait avancé. Au fil du temps je commence à me sentir mal et éventuellement être malade par dessus bord, ça aura été le seul moment ou j’ai vu l’eau du Gulf Stream, autrement j’ai passé la nuit couché dans le cockpit. Comme je savais mieux à quoi m’attendre du mal de mer, cette fois-ci s’est mieux endurée que la première fois, mais quand même, je suis un peu écoeurer... Audrée quand à elle veille sans problème sur l’autre banc. Le soleil fini par se lever et la traversée se passe sans autre incident. 79 jours après notre départ de Québec on entre à Port Lucaya, Bahamas! Les procédures douanière sont un peu longues mais tout se passe bien, une fois bel et bien entré au pays la journée arrive déjà à sa fin et on préfère rejoindre les couchettes que célébrer... on aura bien d’autres occasions.




Jour 77 – 15 décembre


Changement à la météo ce matin, le vent devrait faiblir à 5-10 noeuds de l’est, ce qui me semble plutôt bien comme conditions mais le reste du mouillage ne semble pas s’activer, de toute façon nous ne sommes pas prêt à lever l’ancre. Aujourd’hui on se rend au Home Depot qui est assez loin du mouillage...J’avais bien prévu emprunter une rivière en dinghy pour s’en approcher, mais celle-ci se termine sur un barrage, faudra marcher. Le retour est pénible, avec une bouteille de propane et d’autres trucs qui pèsent deux fois plus lourd que leur poids réel sous le soleil de la Floride. Finalement de retour au voilier on a la surprise de trouver des papiers d’Argo et Alto qui ont décidé de partir cette nuit, on aimerait bien ne pas les perdre de vue et quitter ce mouillage qui s’éternise. Bon que faire, il est déjà passé 16 heures, si on veut être prêt nous aussi ce sera tout un sprint. Le premier objectif qui presse est d’aller chercher des bottines de plongée car je n’en trouverai peut-être pas aux Bahamas, mais le magasin est assez loin et ferme dans une demi-heure... Impossible de m’y rendre à temps, par chance Phillipe de Tou Dou m’offre son dinghy avec lequel je peux planer à 18 noeuds, mission réussie! La prochaine étape est de faire le plein d’essence, encore une fois la station la plus rapprochée est fermée et on se tappe une marche bien pesante avec les bidons. Fini? Mais non, on s’est réservé le plus gros pour la fin, la dernière épicerie avant les Bahamas... ça promet. C’est deux pleins paniers de denrées que l’on ramènent au dinghy puis au bateau, il est maintenant 22 heures et rien de tout ça n’est encore rangé, pendant qu’Audrée trouve un racoin pour chaque aliment moi je prépare le bateau. Enfin prêt à partir il est 23h30, nous avons un peu plus de 80 miles à parcourir (16 heures minimum) ce qui ne laisse pas de possibilitée pour dormir si l’on veut arriver de jour. Quand à Argo et Alto on n’arrive pas à les rejoindre à la radio, peut-être déjà partis, peux-être ont-ils annulés la traversée? On se retrouve néanmoins seul sur l’océan, les prédictions ont un peu changées et annoncent maintenant des vents de 10-15 noeuds de l’est, mais j’ai l’impression qu’il tend à venir un peu plus du nord-est. S’il forci le Gulf Stream ne sera pas un endroit plaisant ou passer la nuit... À peine une heure que l’on s’est embarqué sur l’océan et déjà on est claqués, manque total d’énergie. Faut prendre une décision et je fais ma chochotte, retour vers la floride. On se serait certainement rendu, mais en s’écoeurant royalement...

Jour 76 – 14 décembre

Du vent et encore du vent, aussi bien essayer de s’en servir d’une quelconque façon. Voyons ce que j’ai... un dinghy, et une voile de traction pour faire du ski dans les champs, doit bien y avoir quelque chose à faire avec ça! ... Plus ou moins, dès que la voile touche l’eau c’est la catastrophe...quelques minutes de succès pour quelques heures de tentatives, finalement je n’inventerai pas de nouveau sport aujourd’hui. Ça m’aura au moins occupé pour cette autre journée d’attente, la météo annonce que des forts vents pour les prochains jours...

Jour 75 – 13 décembre

On est toujours en mode d’attente, le vent souffle fort du nord donc il n’y a aucun des 45 bateaux du mouillage qui lève l’ancre. On passe le temps comme on peut en faisant les boutiques. Audrée est avec Mona (Argo V) et moi je vais voir les trucs de plongée avec l’équipage de Tou Dou, deux jeunes enfants sur un voilier... faut vouloir, je crois pas que je serais suffisament patient à long terme! J’ai déjà mentionné le catamaran Peace IV, ce soir on a droit à la visite. C’est un plan Wharram de 47’ construit en CP/époxy par Ann et Neville qui naviguent maintenant à plein temps et ce à respectivement 65 et 72 ans! On espère les revoir aux Bahamas et faire un tour sur ce bateau qui sort de l’ordinaire.