samedi 11 octobre 2008

Jour 10 – 9 octobre

Il fait beau ce matin et on va vers la dernière écluse du trajet, celle de Troy. Comme les 11 autres écluses ont des amares que l’on attrape, on présume que ce sera pareil, et bien non, en entrant on constate qu’il n’y a que des poteaux verticaux trop espacés pour en prendre deux. Rapidement Audrée prend une amare pour l’enfiler autour du poteau mais avant de pouvoir ramener le point de tire au centre du bateau, l’arrière se met en travers. Tout au long de l’éclusage le bateau tourne tranquillement sur lui-même et on n’a pas d’autre choix que de sortir en marche arrière! Encore heureux que personne n’a assisté au spectacle à part l’éclusier! En après-midi, on cherche un endroit ou remâter, lorsqu’on aperçoit un ancien phare avec un quai au milieu de la rivière... parfait comme endroit. On commence les préparatifs pour remonter le mât et tout est tranquille comme à l’habitude. Pendant sa remontée, on subit les premières vagues de bateaux à moteur et on s’accroche au mât pour empêcher qu’il oscille de côté, malgré l’immense écriteau « NO WAKE PLEASE ». Tant bien que mal le mât se retrouve à la verticale, mais avant d’avoir pu resserrer le gréement, un gros cruiser passe tout près sans ralentir. J’essai de limiter les mouvements du mât pendant qu’Audrée doit s’asseoir sur le quai pour ne pas en être éjectée. Pendant ce temps, je vois le dinghy tout neuf frapper violamment contre le quai malgré ses trois défenses qui sont projetées dans tous les sens. Résultats : Un morceau de bois du dinghy s’est cassé et la peinture n’est plus neuve. Encore en train d’inspecter les dommages qu’un autre immense cuiser passe à plein gaz. La vague qui nous frappera est déjà formée, alors aussi bien lui envoyer un sincère doigt d’honneur. Voyant que ce qui s’en vient est encore plus gros, Audrée saute à bord du voilier pendant que j’attrape le dinghy pour espérer minimiser les futurs dommages. La force de la vague est telle que le flot d’eau passe par dessus le quai, le bateau et celui-ci gîtent fortement en disharmonie. Le problème est que je me tenais au voilier et au moment ou l’espace entre les deux s’est ouvert, mon équilibre était assez précaire pour me donner une bonne frousse, j’aurais pas voulu être entre les deux lorsque l’espace se referme! Pour le restant des remous ça va, j’ai une bonne prise sur le taquet du quai, par contre c’est un peu inquiétant de voir les deux embarcations frapper le quai pendant que le mât à peine haubanné se fait brasser d’un bord et de l’autre. Par chance que la situation ne s’est pas présentée 15 minutes plus tôt pendant que l’ont montait le mât car je parierais gros qu’il serait maintenant à l’eau. Nous repartons en vitesse de cette place maudite! Catskill est proche, on y met l’ancre et termine cette journée. Fait intéressant : un voilier de 42 pieds du Québec est échoué de l’autre bord de la rivière. Nous en profitons pour aller en dinghy rassasier notre curiosité et jaser avec eux, tout va bien et ils attendent la marée pour pouvoir repartir.

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