jeudi 30 avril 2009

Jour 206 – 22 avril

Les prévisions météo ne sont pas super, grosso-modo jusqu’à 30 noeuds de trois-quart arrière. Je sais qu’on est comfortable (c’est relatif..) par vent de 20-25 et vagues moyennes de 6 pieds, mais là c’est une coche plus haut tant en vents que vagues qui sont prévues à 9 pieds près de Beaufort. Je suppose que la seule façon de savoir si ce temps nous convient est de l’essayer... Les premières heures sont banales, le vent est encore calme, mais ensuite on se rend vite compte que la mer se gonfle rapidement, c’était prévu mais c’est tout de même un peu intimidant de se retrouver dans un nouveau « plus mauvais temps ». Plus on s’éloigne de la côte plus les vagues sont grosses et le pilote automatique à de la misère à réagir assez rapidement alors on revient en contrôle manuel, probablement que le mouvement serait plus facile à gérer avec moins de toile sous le vent mais j’ai décidé de garder la voilure de ce matin, soit le génois et la grand-voile arisée, même s’il vente maintenant à 30 noeuds. Un peu abusif j’en convient mais ça donne à Haboob un petit air de voilier de course, avec un premier planing à 8.4kt, puis Audrée prend la relève avec 9.3kt et je renchéri avec 10.4kt, mais peu après il faut cesser le petit jeu car le bateau part au lof et devient incontrôlable. Même avec seulement la grand-voile arisée on dépasse la vitesse de coque ! Plaisant ? Non pas vraiment, on est sur un plan d’eau peu familier, la porte de la toilette s’est verrouillée de l’intérieur, on se prend plein d’eau par la face dehors et c’est sans parler du fun d’enlever une voile lorsqu’elle est vraiment rendue de trop et que la drisse coince à trois reprises pendant l’affalage... En tout cas on avance et on devrait être à Beaufort un peu avant le coucher du soleil en espérant pouvoir prendre une douche et enlever tout le sel qui s’accumule. Et puis... Paf (bruit d’une corde qui cède)... Plus de dinghy en arrière, j'ai quelques fois imaginé la situation et le verdict est aussi simple que plate : il faudra l’abandonner. Malgré qu’on ne croit pas être en mesure de faire quoique ce soit on fait demi-tour pour aller voir le « Ptit gros » qui flotte, viré à l’envers... une bourrasque de vent le fait retourner à l’endroit pour nous donner un peu d’espoir mais ça ne dure pas bien longtemps avant de rechavirer. Suposant (et c’est une grosse supposition) qu’on puisse l’accrocher avec la gaffe pendant qu’il soit à l’endroit, il serait fort probablement impossible de vider l’eau qui le rempli, le danger de tenter la manoeuvre pencher sur le côté du voilier serait certain par contre.... Adieu dinghy, tu nous à bien servi mais aujourd’hui c’est un peu trop pour tout le monde. On entre donc dans l’inlet seul, ici le fond remonte et la vague se gonfle une dernière fois avant de nous laisser un chemin relativement calme vers Beaufort et ses douches. Par chance il y a un quai gratuit (max 30 minutes) mais le bureau de la marina est fermé, on ère sur le quai en espérant voir quelqu’un qui pourrait nous dire le code des douches. Désespéré et sur le point de rentrer, on voit un type, Jay, qui sort des douches et nous sauve la soirée. On a jamais été aussi salés, les vêtements sont couverts de blanc et mes sourcils soupoudre du sel en les touchants. Une belle fin pour cette journée qui est sans contredit la plus mauvaise du voyage.

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