mardi 24 mars 2009

Jour 172 – 19 mars

Les douaniers étaient sensés venir faire leur paperasse pour 6h am, tel que convenu la veille, car on doit partir le plus tôt possible pour éviter les vent de secteur NE qui vont s’établir en soirée. Les prédictions de ce matin sont encore moin bonne, et le Gulf Stream est présentement beaucoup plus au nord que sa trajectoire normale, ce qui fait qu’on le traversera à la fin de l’étape plutôt qu’au milieu... Et les douaniers ne sont pas là, ils attendent que les gars de l’immigration se présentent... vers 8h on retourne les voir, tout le monde est maintenant sur place mais éparpillé à jaser ou fumer en petit groupe! Non mais, ils sont avertis depuis la veille que c’est important de partir tôt, et là c’est nous qui devons les rassembler et les guider au bateau comme des moutons, foutu rythme du sud. 8h20 on largue finalement les amarres, Argo fera de même vers 9h et nous rattrape au courant de l’avant-midi. Le vent s’en tient au prédiction et souffle de l’est pas trop fort, sauf qu’il vire au NE plus tôt que prévu, heureusement faiblement ce qui garde la mer très confortable. En fin d’après-midi on peut apercevoir un bateau de bonne taille qui semble venir vers nous et qui corrige son cap pour nous garder dans sa mire, dans ce coin de la terre on se doute bien qu’on va avoir une visite de la Coast Guard américaine et notre théorie se confirme rapidement. Leur embarcation doit faire 70’ et nous suit pendant un moment pendant que le personnel met à l’eau un puissant pneumatique avec quatres hommes en uniforme qui viennent nous observer de près et nous poser des questions sur notre identité et route par VHF. C’est tout, pas de visite à bord ni trouble en vue, ils nous ont seulement donné un numéro de téléphone ou appeler en arrivant... Puis un hélico qui vient nous survoler plus tard pour être bien sur qu’on ne fait pas de bêtise. En début de soirée nous arrivons à la limite sud du Gulf Stream et le changement de mer est notable mais vraiment pas problématique, le vent augmente par contre et on est en mesure de se demander si la fin de l’étape sera chiante. Les observations de 20h à Marathon sont des vent NE de 15 noeuds avec des rafales à 21, ce qui est pas mal exactement les conditions non conseillées pour passer ici. Pour l’instant la mer demeure très correcte mais on fait tout de même route avec voile et moteur, car faire de la voile vers Marathon est trop près du lit du vent, et si j’abats pour faire adonner le vent le bateau combattra le courant et on perdrait du temps, or je veux sortir de cette zone le plus rapidement possible. Finalement plus de peur que de mal, la mer ne s’est jamais formée au point d’être incomfortable, ce qui ne veux pas dire non plus que la balade était sèche... On met l’ancre vers 2h am en face du chenal de Marathon.

Jour 171 – 18 mars

Continuation des préparatifs, Audrée fait de la nourriture froide et moi je prévois la navigation pour rejoindre Miami. Au courant de la journée on suit l’évolution des prédictions météo selon plusieurs sources soit les Grib File reçues par Pactor, Weather Fax reçus par ondes courtes et surtout les prédictions toujours à jour reçues par satellite sur le chartplotter de Chris et Penny sur Carpe Diem. Si on est tant attentif c’est parce que la fenêtre météo n’est pas idéale avec des vent d’E qui vont virer au NE et s’intensifier avec l’approche d’un frond froid assez massif. Si on reste ici, on ne pourra probablement pas partir avant une autre semaine et plus la journée avance, plus la fenêtre prévue diminue. Alors qu’on se gardait la possibilité de se réfugier à Marathon, ce deuxième choix devient la destination prévue au lieu de Miami.

Jour 170 – 17 mars

Une fenêtre météo pour retourner aux USA semble s’ouvrir pour demain alors on commence les préparatifs de départ. On resterait volontier un peu plus longtemps à Cuba si ça ne serait de l’obligation de payer les marinas, qui sont d’ailleurs pas très cher (14$/jour) mais représentent une dépense non négligeable pour notre budget restreint. Au fil de la journée la météo se précise et on doit remettre le départ d’une journée, le vent sera trop fort contre le Gulf Stream demain.

Jour 169 – 16 mars

Deuxième journée dans la capitale consacrée au centre historique, qui lui est bien plus propre et entretenu. La meilleure visite de la journée a été la cathédrale San Christobal, ou pour 1 CUC on peut monter dans la tour jusqu’au cloche, l’escalier qui va au pignon est condamnée et il manque quelques marches mais comme il n’y a pas de surveillance on peut se rendre au dernier étage et s’asseoir sur le rebord en pierre qui domine le quartier. La seconde trouvaille de la journée est une tasse de chocolat chaud au musée du chocolat, comme j’ai déjà mentionné la cuisine cubaine ne nous à jamais étonné sur quoique ce soit, mais là on a droit à l’exeption qui confirme la règle. Il ne s’agit pas ici d’eau bouillante agrémentée de chocolat mais bien de chocolat fondu auquel on ajoute un peu de lait pour rendre buvable, ça ferait fureur au Québec en janvier. L’ambiance dans ce quartier est plus pittoresque, moins de voiture et plus de musique, ça semble plaire à tout le monde mais il faut penser à revenir alors on prend une calèche pour se rendre au terminal de bus, non pas pour le bus mais un taxi que je négocie pour 4 CUC de plus que les quatres billets de bus, donc retour à la marina sans attendre dans un fougueux Lada en ruine.




Jour 168 – 15 mars

À la base on avait prévu se rendre à la Havane en bateau mais ça représente un détour d’environ 35 heures de navigation, en plus de la paperasse aditionnelle à la marina Hemmingway. Il nous apparait maintenant bien plus pratique de s’y rendre en trois heures dans un bus style voyageur, qui est très comfortable malgré le terriblement mauvais film qui y joue. Arrivé à la Havane on se dirige vers la Casa Particular contactée la veille, il s’agit d’appartement ou maison qui ont un permis de l’état pour louer une chambre aux touristes, la chambre a été prise par d’autres voyageurs mais le proprio nous amène chez des amis à un coin de rue et on y trouve deux chambres bien propres avec une belle vue sur la Havane du 7e étage. Nos Casas se trouvent dans le centre de la ville, près du quartier chinois ou nous allons manger avant de visiter le Capitolio, immense bâtiment copié du Capitole de Washington, l’endroit a été inauguré en 1929 pour servir au gouvernement, quand la révolution a pris le contrôle du pays le tout a été laissé à l’abandon et c’est à peine mieux aujourd’hui. La guide nous pointe d’ailleurs une chauve souris au plafond en expliquant que ces bébites là bouffent les peintures, assez décevant de voir une oeuvre d’art de cette ampleur ne pas être entretenu... Comme le reste de la ville au fond, toute l’architecture ici est à couper le souffle mais en train de dépérir. La journée passe rapidement à arpenter les rue du centre en s’arrêtant ici et là pour grignoter une pizza ou pâtisserie, qui sont très ordinaires comme à l’habitude de la cuisine cubaine.






Jour 167 – 14 mars

Marche à Varadero pour aller retirer de l’argent à la banque, une heure plus tard on se butte à une porte barrée, il ne nous était jamais passé par la tête que nous sommes samedi. Par chance il y a une autre banque pas très loin qui est ouverte, mais il ne nous était jamais passé par la tête d’amener les passports non plus, décidément pas notre journée, en tout cas on voit la ville de Varadero qui est assez sympatique avec des restaurants et cafés pas chers à chaque coin de rue et un grand marché de trucs pour touristes, on ne peut rien prendre cependant à cause de l’embargo américain.

Jour 166 – 13 mars

Je me sens assez étrange aujourd’hui, quelque chose qui ne tourne pas rond. Effectivement j’ai envie de faire du ménage à bord. Pendant que les filles vont au marché de la ville voisine, j’entreprends de laver le plancher, murs, coussins et réorganiser les fils électriques qui sont lousses. Je suis même assez impliqué dans la cause pour instaurer une nouvelle loi interdisant de garder les chaussures d’extérieures à bord. Le buzz étant passé, j’ai aboli la dite loi plus tard en soirée.

Jour 165 – 12 mars



Mauvaise nouvelle, le pont levis qui devait nous permettre de s’ancrer de l’autre côté de Varadero est brisé depuis 10 ans (il n’existe pas de guides ou carte plus récentes), il faudrait donc faire un détour d’environ 25 miles pour y aller. À ce compte là on va considérer le luxe de la marina, d’autant plus qu’il y a ici une dizaine de bateaux avec des équipages tous très sympatiques. La moitié des bateaux sont de passage pour quelques semaines ou mois, l’autre moitié sont des gens qui laissent le bateau ici à l’année longue. Les tailles des embarcations sont plus modestes qu’aux bahamas, tous dans la trentaine de pied, sauf un qui ressort du lot avec un impressionant 63 pieds. Un bateau Hanse tout neuf, son capitaine Ian nous fait visiter l’engin. Surprenant, le bateau est aménagé à l’intérieur comme un loft ultra moderne, aucune ressemblance aux yachts classiques. Ian quand à lui est skipper de course sur un Maxi 83’ qu’il va rejoindre dans quelques jours alors qu’un autre capitaine prendra sa place ici en attendant le propriétaire qui vient de temps à autre. Le mieux dans tout ça est qu’il va peut-être faire une sortie de quelques heures pour montrer à l’autre skipper les particularités du bateau, et nous serons bienvenue à bord si la sortie à lieu. Je ne suis pas particulièrement croyant (bon ok... pas du tout) mais ce soir je vais faire une tite prière pour que ça se réalise! Au chapitre des trucs insolites, notons la présence d’un attroupement de jeunes qui se rassemblent non pas pour un show rock, mais une compétition de... pigeons voyageurs. Les pigeons sont laissés libres aujourd’hui et le but est de rejoindre le plus rapidement possible un endroit situé dans une province voisine...Ben coudonc, ça se fait encore en 2009.

Jour 164 – 11 mars

Un troisième départ au coucher de lune (qui correspond au lever de soleil, mais ça à l’air encore plus matinal) pour cette fois-ci rejoindre Varadero 75 miles plus loin, donc une arrivée de nuit. Le parcours se fait encore totalement à voile, si le vent était un peu faiblar en avant-midi, il se reprend en soirée en soufflant une vingtaine de noeuds de l’arrière, ce qui pousse Haboob à une vitesse constante entre 6 et 7 noeuds, parfois un peu plus quand la vague adonne. Je ne connais pas les anciens propriétaires du bateau mais je ne serais pas surpris que ce soit le moment qu’il a le mieux performé! On s’amuse un temps avant d’affaler la grand-voile et continuer plus confortablement sous génois seulement, ce qui est mieux géré par le pilote et nous permet de continuer de dormir à tour de rôle (en fait c’est pas tant qu’on veut dormir, mais qu’on est bien plus confortable dans la couchette que sur les bancs de cockpit). Arrivé vers 22h30, approcher une passe inconnue de noirceur oblige à être très attentif mais l’entrée se fait bien avec les feux d’enlignements. On nous attend à la marina pour faire la paperasse habituelle, les douaniers sont bien gentils comme toujours.

Jour 163 – 10 mars

Départ au coucher de lune pour rejoindre la baie de Maravillas, la route se fait bien, à voile comme toujours. En après-midi on décide de prolonger l’étape un peu plus jusqu’à Cayo Esquivel del Sur car le mouillage est plus près de la mer, donc au total moins de miles à parcourir, ce qui s’avérera plus ou moins une bonne idée car la houle a trouvé moyen de suivre le contour de la terre et venir nous déranger toute la nuit. Voilà pour les banalités, du côté événement on souligne la fête à Audrée en compagnie de Mona et Édouard qui ont préparé un exellent souper (je me répète là...) pour l’occasion. La chanceuse a reçu tout plein de cadeaux de ma part au courant de la journée, tel le couché de lune, le pétrolier de Cayo Francès, le phare en forme de bonhomme de Cayo Esquivel, puis le levé de lune... Bonne chance pour ramener ses cadeaux à la maison.

Jour 162 – 9 mars



Les deux douaniers passent vers 6h30 comme on leur avait demandé la veille. Comme à l’habitude on se passerait bien des formalités mais les douaniers sont sympatiques et le départ est réglé rapidement, on fini par s’habituer à leurs papiers! Étape de 44 miles qui se fait qu’à la voile, comme c’est le cas pour tous nos parcours depuis qu’on est à Cuba, ce qui est bien apprécié par les oreilles... et le portefeuille. Notons cependant les conditions changeantes car il semble y avoir des courants tourbillonnants dans le Old Bahamas Channel, ce qui par endroit applati la mer et ailleurs la gonfle rapidement. Arrivé à Cayo Francès nous jetons l’ancre dans une petite baie protégée et non peuplé de Guarda Frontera, donc pas de papiers ce soir! Comme dans chaque baie, il y a des pêcheurs et on se précipite vers eux pour faire affaire, cette fois-ci il nous donne deux gros Snapper et refuse qu’on le paie, car il ne veut pas avoir des problèmes avec les autorités, on lui a donc fait un sac cadeau avec des petits trucs que le cubain moyen ne peut pas se permettre, ce qui est permis. Pendant que le souper se prépare je vais faire un tour sur la curiosité du mouillage, un pétrolier en ferro-ciment échoué dans une quinzaine de pied d’eau. Par chance un escalier sur le côté est accessible en dinghy alors la visite se fait aisément. Assez lugubre comme endroit, avec des odeurs de pétrole et une multitude de conduits avec échelles et escaliers rouillés qui mènent aux étages inférieurs immergés d’eaux noirs.

Jour 161 – 8 mars

Rien de bien particulier, on partira comme prévu demain matin avec une météo favorable qui annonce des vents d’est. Le bateau est préparé comme à l’habitude, on a un petit problème côté réfrigération cependant car personne à la marina à la clef du congélateur ou nous avons laissé des contenants d’eau. Le problème est vite réglé par l’équipage d’un gros catamaran pour touriste, leur journée est terminée et les glacières encore pleine de glace, on peut donc remplir la notre à ras bord. Bon j’admets que c’est pas comme gagner au loto, mais de la glace gratos en quantité c’est quand même apprécié par ici!

Jour 160 – 7 mars

Lavage, lavage et lavage. Ouais, trois brassées à la main sur le quai et une corde à linge tendue entre deux palmiers, moman serait fière de moi. On fait un tour à la villa pour prendre un capucchino à côté de la piscine. On prend du café en plein jour car il fait frette, c’est venteux et froid depuis le début de la semaine (bon ok, j’ai aucune idée quel jour de la semaine on est, mais depuis plusieurs jours), personne ne se baigne et les quelques irréductibles qui font de la plage mettent des chaises longues de côté pour faire barrière au vent. Ce doit pas être très plaisant pour ceux qui n’ont qu’une semaine de vacances et tombent sur celle-ci. La prochaine devrait être mieux avec un temps plus clément dans deux jours.

Jour 159 – 6 mars

Petite gâterie, de l’équitation sur la plage. Est présent Audrée, moi-même et Mona qui en est à sa première expérience à cheval. Très plaisant, moi et Audrée on s’échange les chevaux quelques fois car l’un est une picouille qui ne veut que marcher et l’autre part au galop dès qu’on lui demande. Ce n’est que la deuxième fois que j’embarque sur un cheval mais je crois avoir la piqûre, peut-être le prochain hobby quand nous serons rentrés au Québec? En tout cas il va me falloir quelque chose qui va plus vite que Haboob, soit un cheval ou un bateau de course, faudra y songer...

Jour 158 – 5 mars

Continuation des travaux pendant que les filles vont marcher je ne sais trop ou. La coque est réparée ou quelques impacts l’avait endomagée et les bancs recoivent une couche de peinture grise. Ce n’est pas exactement une oeuvre d’art mais c’est maintenant un dinghy de travail, fini les considérations esthétiques, le but est qu’il soit solide.

Jour 157 – 4 mars

Continuation des travaux pendant que les filles vont marcher sur la plage. Une activitée par jour, c’est ça le sud habituellement...

Jour 156 – 3 mars

Le dinghy se dégrade tranquillement depuis plusieurs mois, la coque est encore en bon état mais il ne reste plus grand chose des bancs qui eux n’étaient pas couvert de fibre de verre. Dernièrement on ne peut pas s’asseoir n’importe ou-et à chaque jour un nouveau morceau tombe et les trous s’agrandissent. Il est temps de régler la situation et le Ptit Gros est sortit de l’eau pour être restauré. Heureusement j’ai traîné du contre-plaqué marin pris sur l’épave de Staniel Cay et j’en ai suffisamment pour recouvrir les deux bancs en entier. Quelques outils à main et l’ombre d’un cocotier constituent le chantier, disons que l’atelier de la maison va être apprécié au retour. Ensuite on enchaine les activités en plongeant sous le bateau pour nettoyer la coque des barnacles et autres trucs accumulés depuis le début. Entre temps j’ai aussi changé l’huile du petit hors-bord et réparé une pièce dessus, assez productif comme journée!

Jour 155 – 2 mars

L’hotel Cojimar qui est un resort tout-inclus se trouve tout près et les visiteurs de la marina y sont les bienvenus pour aller à la plage ou au buffet (10 CUC). Donc congé de souper ce soir, on se joint à la horde de touriste pour le buffet, ce que l’on aurait d’ailleurs pu faire sans avoir acheter de coupon car absolument personne ne les à vérifiés. À part de cela journée très relaxe.